Un binôme sénégalais et suisse a séjourné à Dodel, dans le Fouta au Nord du Sénégal pour illustrer la résilience des populations face aux effets des changements climatiques. Pendant une dizaine de jours, ils ont vécu avec des éleveurs, des agriculteurs et des ménagères. Leur mission est de décrire à travers une bande dessinée leur vécu quotidien.
Artiste suisse, Sofia Poku a effectué une mission de près d’un mois au Sénégal. Elle a collaboré avec l’artiste Sénégalais Mahanta Fall sur un projet d’illustration de la vie quotidienne d’un éleveur, d’un agriculteur et d’une ménagère. Les deux artistes ont séjourné à Bamtaare, une des organisations partenaires d’Action de Carême Suisse au Sénégal.
Leur mission consistait à retracer à travers des images, des illustrations leur environnement, leurs activités ainsi que leurs tâches au sein du foyer, entre autres. Les tâches étaient réparties. L’un met en zoom le vécu quotidien d’un éleveur. Il a également mis en valeur la vie économique comme le commerce, la culture, etc.
De son côté, Sofia a suivi une ménagère, ses tâches, ses activités entre autres. ‘’Ce fut une expérience enrichissante. J’ai côtoyé des personnes formidables aussi bien au niveau de la coordination nationale que chez les hôtes qui m’ont accueilli. Leur hospitalité, leur générosité sont sans commune mesure’’, a déclaré Sofia lors de la réunion d’évaluation avec les responsables de la coordination nationale dans les locaux de AgriBio Services en fin Août.
Pour revenir sur sa mission, Sofia souligne que ‘’le quotidien d’une femme est sans repos. Elle se lève tôt le matin, prépare le petit déjeuner, puis le déjeuner, s’occupe des enfants, traire du lait, faire le linge avant de regagner les champs. C’est presque les femmes qui font le gros du travail’’. Toutefois, elle a adoré l’attitude des femmes qui sont joyeuses, fières d’exécuter ces tâches avec beaucoup d’abnégation.
Sur l’effet des changements climatiques, elle a remarqué que les habitants s’adaptent face à ce phénomène. Leur capacité de résilience a eu des effets positifs. Elles sont dans le maraichage, dans des activités génératrices de revenus. D’ailleurs soutient-elle, la mise en place des calebasses de solidarité a aussi beaucoup contribué à leur adaptation. ‘’Les calebasses de solidarité ont joué un rôle important dans leur résilience comme les champs collectifs, les achats groupés, entre autres. J’ai beaucoup appris malgré le court séjour, j’ai gardé de beaux souvenirs avec les femmes, les jeunes garçons qui sont très aimables et accueillants’’, s’en félicite-t-elle. Sur sa collaboration avec l’artiste sénégalais, Sofia se réjouit d’avoir partagé son expérience avec un sénégalais et vice versa.
Une collaboration que son collègue sénégalais juge instructif. En effet, ils ont travaillé en synergie sur la thématique du changement climatique. Mahanta a retracé l’aridité des sols. L’élevage, l’agriculture, le commerce, les principales activités de la zone ont été également décrit. Il a remarqué que les femmes pratiquent l’élevage des petits ruminants. Elles vendent ces petits ruminants dans les marchés hebdomadaires. ‘’C’est une zone qui regorge de ressources mais elles sont inexploitées. Le paradoxe malgré la disponibilité de l’eau, les éleveurs parcourent des kilomètres avec leur bétail pour trouver du pâturage’’, se désole Mahanta qui magnifie ce projet qui permet de montrer les effets des changements climatiques dans cette zone particulièrement l’adaptation des populations face à ce phénomène. ‘’Ces populations ont montré leur degré de résilience que nous avons, à notre tour immortaliser et nous osons espérer que ce travail ferait l’objet de plaidoyer auprès des pays pollueurs’’, lance-t-il.